• La construction du ballon

     

     

                        

     

     

     

     

     

    Chers visiteurs,

     

    J'ai le plaisir de vous présenter ma nouvelle aventure artistique.

    Aboutissement de deux ans de réflexions, de calculs, de rencontres, de joies et...de pugnacité.

     

    Devant les réactions diverses rencontrées tout au long de l'élaboration de ce projet, j'ai décidé de faire ce blog. Alors aux curieux, aux incrédules, aux enthousiastes, aux circonspects, aux étonnés, aux rêveurs, aux empêcheurs de rêver, aux visiteurs, bienvenue.

     

    Un petit retour en arrière s'impose...

     

    En 2005, à l'occasion de "l'année Jules Verne", je relis tous les romans du grand écrivain. A la lecture de "L'Île Mystérieuse", écrit en 1874, me viennent spontanément des musiques, des ambiances musicales. Je conçois donc en 2007 un spectacle où des courtes narrations adaptées du roman sont prolongées par de la musique improvisée. L'achat et la rénovation d'une maison ainsi que la conception d'un enfant m'ont amenés à reporter la continuation de ce projet.

     

    En avril 2011 je reçois de la part d'une amie (elle se reconnaîtra) des photos de vacances. Sur une photo figuraient des grandes orgues et sur une autre une montgolfière. Ce fut un déclic : j'allais relancer mon projet julevernien en donnant des concerts à bord d'une montgolfière. Evident, non? Mais pas n'importe quelle montgolfière, une montgolfière fait-maison. L'idée de construire un ballon à air chaud me trottait dans la tête depuis dix ans, voilà bien l'occasion que j'attendais pour me mettre à l'oeuvre.

     

    Après de nombreuses recherches sur internet, je découvre une association toulousaine qui édite des bulletins d'auto-construction de ballon à air chaud. C'est grâce à ces bulletins que j'ai pu réaliser mon ballon, pas à pas. Merci à Arnaud Deramecourt, pilote et ingénieur qui est le fondateur de cette association.

     

    En parallèle je prends contact avec un autre fameux pilote, Claude Van Hoorebeeck, qui a inscrit au livre des records le plus long temps passé en vol à bord d'un ballon monoplace, soit 6h30 ! Ce charmant monsieur m'a beaucoup aidé dans la conception du ballon en me fournissant notamment la feuille de calcul qu'il a élaborée lui-même afin de définir le volume du ballon en fonction de la charge à soulever, de la température extérieure, etc.

     

    Fort de ces alliés précieux, j'ai pu commencer à dessiner mon ballon à l'aide d'un logiciel 3D.

     

    Après une longue période de maturation, je décide que ce serait un "1700" m3 (14 m de diamètre), constitué de 32 fuseaux d'un seul tenant (certains ballons ont des fuseaux constitués de plusieurs panneaux).

     

     Une fois passée commande de 600 mètres de tissu nylon, 6000 mètres de fil en Kevlar (consommés !) et 800 mètres de sangles, acquis d'occasion une superbe machine à coudre Singer industrielle à double-aiguilles, je m'attelle à la couture de l'enveloppe pendant l'hiver 2013.

     

    La difficulté de la couture réside dans la réalisation de la "double couture rabattue", gage de sécurité. Il m'aura fallu deux bons jours pour acquérir le geste, dompter le tissu très glissant enduit de sillicone, régler et apprivoiser la machine...600 mètres de couture et 3 mois plus tard, l'enveloppe est terminée.

     

    Bienvenue !

     

    Je n'entrerai pas içi dans le détail de la construction d'une montgolfière, je préfère joindre quelques photos et vidéos prises pendant la fabrication :

     

     

    Entre-temps je m'assure auprès des services compétents que mon projet de concert en ballon captif est en adéquation avec le cadre législatif. Rendez-vous pris avec la Direction Générale de l'Aviation Civile qui m'indique que mon installation, à ses yeux, n'entre pas dans la catégorie "aéronef" mais dans celle de "scène en supsension". Pas de Certificat de Navigabilité, pas d'homologation du matériel et pas de brevet de pilote car je ne vais pas circuler dans l'espace aérien. Pour autant je m'inscris pour une semaine de stage de pilotage à l'Ecole Fédérale d'Aérostation début juin 2013. Riche en enseignements dispensés par Serge Zuin pour la météorologie, l'aérologie et par mon instructeur de pilotage Jean-Henri Rivière, j'ai pu effectuer 6 heures de vol en tant que pilote de ballon à air chaud.

     

    Dans la réalisation d'un ballon à air chaud il y a des éléments très difficile à trouver dans le commerce. D'une part l'anneau de couronne, pièce métallique circulaire qui rassemble au sommet de l'enveloppe toutes les sangles qui supportent la charge, et d'autre part un tissu spécial, différent de celui de l'enveloppe, situé à la base du ballon, près de son ouverture appelée "la bouche". Ce tissu ignifugé appelé Nomex permet de supporter les chaleurs importantes dégagées par le brûleur. C'est le moment de remercier Jacques Llopis, constructeur de ballons, qui m'a offert un anneau de couronne, directement expédié dans ma boîte aux lettres ainsi que permis d'acquérir un excellent Nomex à un prix raisonnable.

     

     

    Dans un tel projet, il est bon de trouver des alliés, ce fut chose faite après avoir contacté le pilote Gilles Dutang, de l'association "Les Montgolfières de l'Ouest Lyonnais". Un immense MERCI à Gilles et à toute son équipe de pilotes qui m'apportent une aide inespérée, tant humaine que matérielle.